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Luciano, coiffeur d'ici

Dans cette série, notre collaboratrice Marie-France part à la rencontre des talents d’ici, nos commerçants phare qui prennent place au cœur des Galeries Rive Nord. Partage, sincérité et proximité sont des mots qui résument ces entrevues. On vous invite à entrer dans leurs univers et découvrir l’humain qui se cache derrière chacun d’entre eux.  

Carisme Coiffure : le style à votre portée

Peu importe le domaine de prédilection, la soif d’apprendre et le désir de rester à l’affût des tendances sont essentiels à la poursuite d’une carrière fructueuse. C’est du moins ce qu’affirme Luciano Restagno, l’homme à la tête de Carisme Coiffure, un salon de calibre professionnel accessible à tous, établi dans un local des Galeries Rive Nord depuis près de 25 ans. Nous nous sommes entretenus avec l’entrepreneur derrière ce lieu voué à la beauté.

Des idées de grandeur

Tout a commencé dans les années 70, quand deux barbiers à l’ambition intarissable ont donné le coup d’envoi à Paris Coiffure, une entreprise regroupant aujourd’hui une quarantaine de salons – dont Carisme Coiffure – et une vingtaine d’associés. C’est ici que l’histoire de Luciano, alors coiffeur dans un salon ayant pignon sur rue au centre-ville de Montréal, prend un tournant décisif. Au début des années 2000, l’adresse où il coiffe depuis plus de quinze ans ferme ses portes, ce qui le motive à devenir propriétaire de son propre salon. Son frère, qui travaillait à l’époque pour Paris Coiffure, l’informe d’une occasion d’affaires au sein du groupe. C’est ainsi que le coiffeur, autant doté du sens des affaires que du style, acquiert des parts chez Carisme Coiffure. Ce n’est quelques années plus tard qu’il deviendra également copropriétaire de la succursale de Pointe-aux-Trembles de Paris Coiffure. Depuis, il a le vent dans les voiles.

Entre polyvalence et commodité

L’avantage d’occuper des locaux dans un centre commercial, c’est évidemment l’achalandage, qui donne souvent lieu à un trafic impromptu et à des journées qui se déroulent autrement que prévu. Évidemment, la clientèle est majoritairement composée de passants qui décident spontanément de passer sous le ciseau agile d’un des coiffeurs sur place, selon les disponibilités du moment. Il faut dire que les employés maîtrisent l’ensemble des arts capillaires, des mèches aux ombrés, en passant par les coupes stylisées, en plus de servir petits et grands. « Près de la moitié des gens qui nous visitent sont des hommes », émet Luciano. Le père de famille qui se fait tailler la nuque tandis que sa femme magasine pour les enfants, c’est un classique.

Une confiance inébranlable

En revanche, si vous vous demandiez ce qu’est advenu de la clientèle que Luciano Restagno s’était bâtie au fil des ans lorsqu’il coiffait au centre-ville, et bien sachez que certaines fidèles l’ont suivi jusqu’en banlieue. « L’une d’elles vient de Verdun pour me voir, affirme le coiffeur avec un ton empreint de fierté et de reconnaissance. D’autres clientes des alentours sont également très loyales à Carisme Coiffure. Les mises en pli hebdomadaires sont monnaie courante pour certaines. J’en ai même une qui est ici deux fois par semaine », d’ajouter l’entrepreneur. Il nous rappelle pourtant que règle générale, la clientèle de centre commercial est davantage basée sur des relations éphémères, comparativement à la pratique en salon ordinaire qui tend à apporter une plus grande stabilité.

Des produits exclusifs

En plus de son équipe aux talents multiples, Carisme Coiffure propose une gamme diversifiée de produits pour les cheveux. Sur les étalages, on retrouve notamment L’Oréal, Biolage, Matrix et Redken, entre autres marques notoires. Luciano nous parle de l’entreprise Davines, dont il est l’unique distributeur dans un périmètre de quelques kilomètres à la ronde. « Grâce à cette exclusivité, je ne perds pas d’occasions de vente », nous confie Luciano, qui se sent privilégié de tenir cette ligne de prestige.

Pour l’amour de la coiffure

Après toutes ces années, nous étions curieux de savoir ce qui pousse le coiffeur à continuer. « J’ai 60 ans, et j’apprends toujours, a répondu celui qui adore enseigner à ses apprentis, tout en s’inspirant à son tour de ces derniers. Fervent de nouveauté, il a compris que pour percer dans le métier, il faut faire preuve d’ouverture. C’est un milieu en constante évolution, et c’est ce qui me passionne, ajoute Luciano avec modestie. De plus, celui-ci se réjouit toujours autant de redonner le sourire aux gens ou encore, de gagner la confiance de nouveaux clients. Lorsqu’on lui demande s’il songe à prendre sa retraite, Luciano ricane en disant qu’il n’est pas familier avec ce concept. Le jour où j’aurai perdu ma passion, alors je m’arrêterai. Pour l’instant, je n’ai même pas l’impression de travailler. »

S’adapter aux nouvelles générations

La relève d’aujourd’hui fait preuve d’avant-garde et d’audace, et Luciano Restagno aime s’entourer de sang neuf. Ce bassin de main-d’œuvre, qui recèle de talent et d’entrain, aspire davantage à la conciliation travail-vie personnelle que les générations passées, et avec raison. Mais le fait est qu’en centre commercial, les horaires sont plus chargés et qu’il faut s’attendre à travailler les dimanches; cela donne parfois lieu à un roulement de personnel plus important qu’en salon conventionnel. Ainsi, Luciano fait tout en son pouvoir pour répondre aux besoins de ses précieux employés, notamment en leur confiant nombre de ses clients et en leur offrant un horaire aussi flexible que possible. « J’essaie de rendre la chose plus attrayante », dit-il avec la conviction qu’il est toujours envisageable de trouver un terrain d’entente.

Les secrets de son succès

En réponse aux jeunes qui aimeraient devenir propriétaire d’un salon de coiffure, Luciano leur dirait de faire preuve de détermination, de curiosité et de patience. « Il ne faut pas s’attendre à s’enrichir ou à partir en vacances dès la première année, mais cela viendra bien assez vite, de signifier l’entrepreneur qui revient lui-même d’un petit séjour à Las Vegas. C’est une aventure fantastique que celle d’être son propre patron, et cette aventure doit être propulsée par la passion, d’abord et avant tout. »